Quand la créativité n’y est pas…
Petit, mon beau William a eu « le malheur » de m’avoir comme maman : une maman créative et « full » artistique! Ensemble, on en a fait des bricolages… bricolages que je finissais seule parce qu’il s’en allait jouer avec ses voitures. Quand il jouait avec ses voitures, il n’imaginait pas de scénario ou d’histoire. Non! Il se couchait par terre et regardait les roues tourner, dans le but de comprendre la mécanique derrière. Il n’aimait pas se déguiser ni dessiner, et il a commencé à adorer les blocs Lego seulement au moment où il a pu suivre un plan. Aujourd’hui, William « pète des scores » en français lors de compréhension de lecture mais « vire fou » lors d’une rédaction, coincé devant sa feuille blanche. Constat : il n’a clairement pas la créativité aussi développée que la mienne! Donnez-nous du bois et des clous, je construirai un domaine immobilier constitué de différentes cabanes pour les oiseaux alors que William se perdra dans ses réflexions, pris à la gorge par une sorte de grand vide créatif.Les conséquences d’une moins grande créativité
Est-ce génétique? Peut-être… Il est la version jeune de son papa, beaucoup plus cérébral et investigateur. Mais peu importe d’où ça vient, ce qu’il est important de mentionner, c’est qu’il en souffre à certains égards. D’abord à l’école, dans ses cours d’arts plastiques : combien de fois est-il revenu à la maison avec un vide poche brun en terre cuite ou un masque en papier mâché aux tons monochromes… comme il avait fabriqué en service de garde il y a quelques années. En arts dramatiques, combien de fois l’ais-je vu créer toujours les mêmes types de personnages? En fait, lorsqu’il est confronté à une nouvelle situation où il doit réfléchir « en dehors de la boite », lorsqu’il n’y a pas de règles à suivre ou d’expériences sur lesquelles se baser, lorsque son intelligence de type QI ne lui est d’aucun recours, alors William se sent désemparé.Les actions éducatives à privilégier pour stimuler la créativité
À certains moments, je me dis que j’aurais pu faire les choses autrement lorsqu’il était petit, pour aider sa créativité à se développer davantage. À d’autres moments, je me dis qu’il n’a juste pas l’intérêt nécessaire pour développer davantage sa créativité… chaque enfant est unique n’est-ce pas? Voici tout de même ce que j’aurais aimé faire avec lui comme actions éducatives, si je possédais le super pouvoir de revenir dans le temps! Je vous partage ma réflexion à ce sujet, advenant que vous ayez des « mini William » dans votre groupe :- Laisser les enfants s’ennuyer : c’est en cherchant quoi faire qu’ils devront réfléchir différemment, bâtir un jeu à partir du matériel disponible, tenter et donc, créer.
- Offrir au moins 50% de matériel ouvert, c’est-à-dire, du matériel qui peut être utilisé pour mille et une activités: des plumes, des roches, des branches, des bouchons, de la pâte à modeler (sans les moules), des blocs (sans thèmes), de la ficelle, des bouteilles, des boites, des cônes, etc. Puisque ce matériel n’est pas dédié à une seule tâche, les enfants devront construire leur propre activité.
- Poser des questions hypothétiques aux enfants pour les amener à utiliser leur créativité : que penses-tu qu’il va arriver à l’héroïne de notre histoire? À ton avis, qu’est-ce que les amis des autres groupes font comme activité en ce moment? Si tu étais propriétaire d’un zoo, qu’est-ce qu’on pourrait y retrouver?
- Ne pas succomber au malaise du fameux « je ne le sais pas » de l’enfant en lui suggérant certaines idées du genre : « Tu pourrais peut-être dessiner ton papa et ta maman! » Se montrer empathique plutôt : « Ça a l’air difficile pour toi de trouver une idée et ça se peut qu’elle prenne plus de temps à sortir de ta tête, mais tu vas y arriver, j’en suis certaine! ».
- Troquer les cahiers à colorier contre des feuilles vierges puisque les dessins stimulent davantage la créativité que les coloriages.