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Abus, négligence ou violence… quoi faire en cas de doute?

Abus, négligence ou violence
Parfois, vous faites face à des situations qui vous dépassent et qui sont hors de votre contrôle. Il est fort à parier que vous sentez la frustration monter en vous et que vous vous retrouviez démunies. Ici, je ne vous parle pas d’un enfant turbulent qui aime bien semer la zizanie auprès de ses camarades… Je vous parle de situations qu’il ne faut pas prendre à la légère et qui malheureusement arrivent un peu trop souvent dans une vie d’éducatrice ou d’éducateur … Celles où vous êtes fondamentalement convaincu.e.s que les droits d’un enfant sous votre responsabilité ne sont pas respectés! Celles où vous vous devez d’intervenir afin de protéger l’intégrité de cet enfant.

À quel moment devez-vous réellement vous questionner?

Vous jouez un rôle significatif dans la vie des enfants qui fréquentent votre service de garde. Vous avez la responsabilité de veiller à ce qu’ils se développent harmonieusement et être à leur écoute, c’est-à-dire les observer pour apprendre à décoder le maximum de signes liés à leurs besoins. Ici, je ne vous parle pas de vous alarmer si un enfant normalement très enjoué semble plus renfermé aujourd’hui. Loin de là! Je vous parle de signes physiques ou psychologiques qui perdurent dans le temps. Laissez-moi vous raconter une situation que j’ai vécue en milieu de garde. J’avais sous ma responsabilité 5 adorables poupons qui aimaient beaucoup se faire câliner. Entre autres, il y avait le petit Joey, qui normalement, appréciait être dans mes bras. Par contre, un bon matin, il semblait vouloir demeurer dans sa bulle. Comme à mon habitude, je questionne le parent afin de savoir comment se sont déroulés sa nuit et son matin à la maison. Ce dernier s’empresse de me dire que son enfant à des piqûres sur le ventre et que c’est pour cette raison qu’il semble inconfortable dans mes bras. J’ai remercié le parent pour sa collaboration et la journée se poursuit comme à son habitude pour l’ensemble du groupe. Je remarque que Joey semble éprouver de l’inconfort et se gratte le ventre constamment. Et là, à ma grande stupéfaction, j’ai découvert, sous ses petits pansements, des blessures rondes et boursoufflées de la grosseur de mon doigt. Je me suis empressée de faire venir ma directrice, afin qu’elle constate de ses propres yeux la situation. Elle fut aussitôt sur le qui-vive et remarqua, tout comme moi, que cela ressemblait beaucoup plus à des brûlures qu’à des piqures d’insectes. Sans plus attendre, elle contacta la DPJ. Ceux-ci ont pris l’appel au sérieux et ont mis en branle les démarches nécessaires. Dans cette situation, les indices parlaient d’eux-mêmes et ne devaient absolument pas être pris à la légère, et ce ,pour le bien-être de l’enfant. Toutefois, dans plusieurs cas, il peut s’avérer nécessaire de noter des faits judicieusement. Le but étant de recueillir un maximum d’indices qui vous laisse croire que la sécurité, l’intégrité ou le développement de l’enfant sont compromis.  Et n’oubliez pas : si vous vous questionnez, si vous avez des doutes, c’est suffisant pour contacter la DPJ… c’est à eux de faire l’enquête par la suite, pas à vous!

Il existe d’autres situations tout aussi importantes

Si vous remarquez des signes de négligence répété, des signes d’abus physiques et sexuels, ainsi que des mauvais traitements psychologiques, vous devez constituer un dossier avec des faits précis et des dates et contacter la DPJ.  Par exemple, notez toutes les fois où avez dû laver un enfant à cause d’odeurs intolérables qui l’auraient amené à être rejeté par ses pairs… Vous devez aviser immédiatement la direction de votre service de garde afin qu’elle vous soutienne dans votre démarche.

Que faire si un enfant vous fait des confidences?

Il se peut qu’un enfant vous fasse également des confidences, car il vous perçoit comme une personne significative et digne de confiance. Soyez à son écoute et faites preuve de calme et de respect. Votre rôle est de le soutenir, non pas de le juger. Il est important de laisser l’enfant s’exprimer tout en évitant de lui mettre des mots dans la bouche. Cela pourrait altérer le déroulement de son histoire! Par exemple, évitez de demander à l’enfant si quelqu’un lui a fait du mal… ce qui pourrait induire une fausse réponse. Montrez-lui plutôt que vous le soutenez et surtout que vous le croyez. Pour finir, rassurez-le en lui disant qu’il a pris une bonne décision en venant vous en parler. N’oubliez pas de noter ses paroles afin de vous aider à vous en rappeler, cela risque d’être nécessaire lors du signalement!

Oui, mais après tout ça, comment se comporter avec l’enfant?

Vous devez continuer d’être une personne significative, d’être attentive aux moindres signes et surtout d’être davantage compréhensive face aux différents comportements qui pourraient en découler! Ils ont besoin de se sentir soutenus, respectés et surtout en sécurité. Avant tout, ils ont tout simplement besoin d’être des enfants! En conclusion, ouvrez l’œil! Une simple observation peut changer la vie d’un enfant. Au moindre doute raisonnable, n’ayez pas peur d’intervenir pour le bien de vos petits clients! Les enfants ont des droits, tout comme les adultes et nous devons les aider à les faire respecter. Dans le meilleur des cas, vous vous tromperez (ce qui n’est pas grave en soi) et dans l’autre vous aurez agi en tant que professionnelle ou professionnel responsable. Émilie Lemay Cible Petite Enfance Lectures intéressantes :
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