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Le silence n’est pas une option! L’importance d’un signalement à la DPJ!

L’importance d’un signalement à la DPJ!
Après 15 ans dans un milieu où j’ai dû faire appel plusieurs fois par année au signalement et très souvent avoir eu peur de briser des familles ou voir des parents en colère atterrir dans mon bureau, j’ai la certitude aujourd’hui de toujours avoir agi dans l’intérêt des enfants et des familles pour qui je travaillais. Oui, j’ai eu des colères noires, j’ai eu des pleurs, des crises, des gros yeux fâchés et des gros mots à mon égard. J’ai aussi eu des remerciements sincères et chaleureux de familles qui ne savaient simplement plus vers qui se tourner, ne voyaient plus d’issue et étaient dépassées par les évènements. Des parents simplement épuisés, démunis ou en manque d’expérience. Un jour, j’ai même revu un enfant devenu jeune adulte qui m’a dit que j’avais fait la différence pour lui. Donc oui, j’ai la certitude d’avoir agi avec bienveillance!

Il vous est certainement déjà arrivé, soit comme éducatrice, comme éducateur ou comme gestionnaire, de faire face à cette situation troublante et tellement émotive.

Chaque jour, des milliers d’enfants circulent à travers notre grand réseau de service de garde éducatifs. Ces enfants ont leur propre bagage et malheureusement, celui-ci peut parfois être lourd et dommageable. Il y a aussi de ces enfants que leur famille ne fait que passer un mauvais moment, une période plus sombre, pour des raisons parfois qui nous échappent, car derrière le mur de la famille, il y a des histoires qui se jouent. Notre rôle comme professionnelle et professionnel de la petite enfance est primordial dans ces moments-là, même si ceux-ci nous paraissent lourds de conséquences. Comme éducatrice, comme éducateur ou comme gestionnaire, peu importe qui nous sommes, nous avons un devoir face à ces enfants et ces familles qui nous font confiance. Comment savoir si nous devons agir ? Je réponds simplement à cette question en disant que du moment où vous êtes inquiet, que vous vous posez la question, c’est que déjà dans votre esprit, il y a un doute, un indice, une intuition. Se poser la question, c’est y répondre! Oui, la loi est bien claire à ce sujet : nous avons l’obligation de signaler (loi sur la protection de la jeunesse). Mais bien au-delà du signalement, nous accompagnons, aidons, soutenons et protégeons les familles et les enfants. Signaler ne veut pas dire dénoncer, mais bien aider et protéger. Ne gardez jamais en tête de la culpabilité, ne soyez pas outré.e.s et ne jugez pas. Accompagnez ces familles et ces enfants vers la solution.

Voici ce qui se passe après avoir signalé :

L’équipe de la DPJ
  1. Reçoit tous les signalements concernant la situation d’enfants qui peuvent avoir besoin de protection.
  2. Un intervenant analyse le signalement.
  3. Évalue la situation de l’enfant et prends des décisions pour assurer leur protection, selon des critères établis, si le signalement doit être retenu ou non.
  4. L’orientation, le choix et la mise en place des mesures de protection.
  5. L’enfant sera protégé.
  6. Assure la liaison avec les ressources d’aide. Un soutien à la famille sera donné.
  7. Un équilibre familial sera retrouvé.
  8. Vous aurez le sentiment du devoir accompli.

Voici ce qui se passe après avoir décidé de ne pas signaler :

  1. L’enfant continue de courir des risques pour sa santé, sa sécurité et son bien-être.
  2. Des parents démunis devant une situation resteront sans aide et aux prises avec leur réalité.
  3. L’enfant et sa famille auront des conséquences lourdes de sens à long terme.
  4. La prochaine fois où vos doutes deviendront une réalité, vous garderez en vous cette culpabilité de ne pas avoir agi assez tôt.
Si vos doutes ne trouvent pas de fondement, le signalement sera simplement annulé. Qui sommes-nous pour décider si un enfant a droit ou non d’être en sécurité et protégé? De ne pas signaler quand vous ou un membre de votre équipe a des doutes, c’est décider à la place de l’enfant et lui enlever la seule voix qu’il aurait pu trouver pour recevoir l’aide à laquelle il a droit.

Voici une liste de motifs qui peuvent nous amener à signaler. La sécurité ou le développement d’un enfant peut être compromis, car il se trouve dans une situation :

D’abandon : Lorsque les parents d’un enfant sont décédés ou n’en assument pas les soins, l’entretien ou l’éducation et que, dans ces deux situations, les responsabilités ne sont pas assumées, compte tenu des besoins de l’enfant, par une autre personne. De négligence : Lorsque les parents d’un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux ;
  • Soit sur le plan physique, en ne lui assurant pas l’essentiel de ses besoins d’ordre alimentaire, vestimentaire, d’hygiène ou de logement compte tenu de leurs ressources ;
  • Soit sur le plan de la santé, en ne lui assurant pas ou ne lui permettant pas de recevoir les soins que requiert sa santé physique ou mentale ;
  • Soit sur le plan éducatif, en ne lui fournissant pas une surveillance ou en encadrement approprié ou ne prenant pas les moyens nécessaires pour assurer sa scolarisation ;
Lorsqu’il y a un risque sérieux que les parents d’un enfant ou la personne qui en a la garde ne répondent pas à ses besoins fondamentaux. De mauvais traitement psychologique : Lorsque l’enfant subit, de façon grave ou continue, des comportements de nature à lui causer des préjudices de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. Ces comportements se traduisent notamment par de l’indifférence, du dénigrement, du rejet affectif, de l’isolement, des menaces, de l’exploitation, entre autres si l’enfant est forcé à faire un travail disproportionné par rapport à ses capacités, ou par l’exposition à la violence conjugale ou familiale. D’abus sexuel : Lorsque l’enfant subit des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contacts physiques, de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation ; Lorsque l’enfant encourt un risque sérieux de subir des gestes à caractère sexuel, avec ou sans contacts physiques, de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. D’abus physique : Lorsque l’enfant subit des sévices corporels ou est soumis à des méthodes éducatives déraisonnables de la part de ses parents ou de la part d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation. Lorsque l’enfant encourt un risque sérieux de subir des sévices corporels ou d’être soumis à des méthodes éducatives déraisonnables de la part de ses parents ou d’une autre personne et que ses parents ne prennent pas le moyen nécessaire pour mettre fin à la situation Lorsqu’il présente un trouble de comportement : Quand l’enfant, de façon grave ou continue, se comporte de manière à porter atteinte à son intégrité physique ou psychologique ou à celle d’autrui et que ses parents ne prennent pas les moyens nécessaires pour lui trouver les ressources d’aide. Mais il reste que le meilleur moyen est votre senti face à une situation. Écoutez votre instinct! Votre expérience et vos connaissances vous guideront. N’hésitez pas à consulter les professionnels de votre DPJ. Ils sont là pour vous aider et vous accompagner dans votre démarche. Si vous êtes inquiet pour un enfant sans être certain de devoir faire un signalement, communiquez avec l’équipe de la DPJ pour connaître les démarches à entreprendre. Soyez la voix de ces tout petits qui ont des droits fondamentaux, mais pas la capacité eux-mêmes de les faire respecter. Le silence n’est pas une option! Manon Barbe Cible Petite Enfance   Liens utiles :
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