Comment s’adapter à ces nouveaux enfants : deux choix s’offrent à nous !

Qui sont les enfants que nous accueillons dans nos services de garde en 2018 ?  Sans me tromper, j’oserais dire qu’ils sont déjà tatoués aux technologies et « shootés » à l’adrénaline des divers écrans.  Pour les professionnelles et professionnels de la petite enfance qui s’attendent à ce que leurs petits demeurent sagement assis durant 30 minutes pour fabriquer un collage, il se peut que cette demande ne fasse pas écho en eux.  Pourquoi ? Parce qu’ils ont tendance à gigoter sur leur chaise, à se lever pour aller voir les confections de leurs amis, à se mettre de la colle partout dans le but de s’en badigeonner les doigts.

Le fossé des générations

D’un côté, on nous dit que chaque enfant est unique.  D’un autre, nous constatons que de génération en génération, les enfants changent.  Une éducatrice d’expérience m’a déjà dit que « les enfants d’avant » étaient plus polis et ne montraient pas autant « d’attitude » que ceux d’aujourd’hui.  Est-ce négatif comme remarque ? Pour elle, à ce moment-là, parce qu’elle venait de se faire crier « NON ! » par un enfant de 4 ans, c’était effectivement négatif.  Pour moi, par contre, quand je regarde le portrait globalement, j’ose affirmer que c’est positif… ou que cela peut être positif… dépendamment des interventions privilégiées.  

Et si les enfants étaient aussi polis qu’avant, mais l’exprimaient différemment ?

Si le « NON! » signifiait plutôt « écoute-moi, j’ai besoin de te dire des choses à ma façon! » ?  Et si l’incapacité à demeurer assis pendant 30 minutes pour effectuer un collage signifiait « j’ai autre chose à aller apprendre, plus loin, et je n’ai pas une minute à perdre! » ?  Il ne faut pas oublier que nos enfants d’aujourd’hui vivent avec des parents qui n’ont pas non plus une minute à perdre : « Dépêche-toi à t’habiller pour aller à ton cours de gym! ».

Une question de choix!

Oui, comme professionnelles et professionnels de la petite enfance, on doit s’adapter aux enfants avec des habitudes alimentaires multiples, avec une réalité propre à leur milieu de vie. Des enfants qui présentent de plus en plus des allergies et des intolérances, qui portent des diagnostics de plus en plus tôt… et qui montrent des caractéristiques particulières à leur génération. Deux choix s’offrent à nous : 1.  Demeurer rigides : « Il faut bien les habituer ces enfants-là à rester assis pendant 30 minutes !  Que feront-ils à l’école ? Il faut les préparer! ».  Le résultat ?  On s’éloigne de leurs besoins, de leur réalité et on risque des confrontations inutiles. 2.  Assouplir nos attentes : ce n’est pas niveler par le bas que de demeurer à l’écoute des besoins des enfants et y répondre.  L’école le fait déjà en travaillant par projets ou en offrant des vélos stationnaires dans les classes de ceux qui ont la bougeotte. Le choix nous revient, mais gardons comme cap de placer l’enfant au cœur de nos priorités : cette ligne de conduite bienveillante nous permettra à tout coup de faire les bons choix POUR EUX! Mélanie Coulombe Cible Petite Enfance Lectures intéressantes :

• http://cse.gouv.qc.ca/fichiers/documents/publications/Avis/50-0500.pdf
• http://www.cpeducarrefour.qc.ca/telechargements/Politique-interculturelle.pdf
• https://www.aqepa.org/temoignage-de-julie-st-hilaire/